Le lundi 16 janvier 2023, nous avons eu le plaisir d’accueillir dans nos ateliers M. Roland LESCURE, Ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargé de l’Industrie, accompagné de M. Benoît POTTERIE, ancien député Pas-de-Calais, M. Michel DAGBERT, sénateur du Pas-de-Calais et plusieurs élus municipaux. Ce fut l’occasion pour Arnaud MORDACQ, PDG de l’entreprise, d’échanger sur les différents évènements qui animent actuellement le secteur de l’imprimerie.
L’IMPRIMERIE MORDACQ ACCOMPAGNÉE PAR LES ÉLUS
Le secteur industriel est actuellement lourdement impacté par la flambée des prix de l’énergie, le secteur de l’imprimerie ne fait pas exception. À ce titre, Roland LESCURE, Benoît POTTERIE et les élus du Pas-de-Calais sont venus soutenir l’imprimerie bientôt centenaire.
Dans le cortège en visite dans les ateliers également : le sénateur du Pas-de-Calais Michel DAGBERT, le Maire d’Auchel – Philibert BERRIER et son adjointe – Véronique DIERS, le Maire de Saint Omer – François DECOSTER, son adjoint – Christophe MOLIN (également Directeur Agence d’Urbanisme et de développement Pays de Saint Omer Flandre intérieure) ainsi qu’un conseiller municipal – Gaëtan ZAEMBA, le Maire de Lespesses – Arnaud PICQUE, l’adjointe au Maire de Longuenesse – Delphine MALIDANT et le Président de la CAPSO – Joël DUQUENOY.
LA CRISE DE L’ÉNERGIE, OU LA LOI DU PLUS FORT
Depuis le début de l’année 2022, l’entreprise doit supporter l’évolution d’un système sur lequel nous n’avons aucune prise, ni expérience :
- Le comportement déloyal de certains fournisseurs qui refusent d’assumer leur métier
- Pour une PME, la difficulté de compréhension d’un marché complexe animé par les états et leur situation géopolitique
- Le décalage entre le plan d’aide de l’État, la temporalité de l’évolution des cours et les critères d’éligibilité de chaque entreprise.
En 2022, l’imprimerie MORDACQ a supporté un coût énergétique multiplié par 4, à consommation équivalente. Ce qui, rapporté au prix du litre de carburant par exemple, signifie que nous sommes passés de 1,50 € en 2021, à 6 € le litre en 2022.
Cette crise déstabilise tous les modèles économiques et risque à moyen terme de détruire les entreprises et les emplois associés, sans changement radical de l’équation. Ce contexte nous a amené à déployer une politique énergétique rigoureuse :
- Audit énergétique de l’ensemble des installations permettant de mieux connaitre sa consommation et de définir un plan d’actions prioritaire
- Changement de l’ensemble des luminaires de l’usine (LED)
- Plan d’arrêt et de redémarrage des machines
- Évolution des horaires de travail en fonction des prix de l’énergie
- Sensibilisation interne aux bonnes pratiques pour limiter la consommation
- Investissement sur la régulation du gaz des fours, chargés de sécher le papier en fin d’impression.
En 2023, nous avons pour objectif de continuer ce plan d’optimisation.
LA CRISE DU PAPIER, RÉTABLISSONS LA VÉRITÉ
La question du papier a également été évoquée. Certains acteurs de la grande distribution ont récemment annoncé l’arrêt de leurs prospectus en boîte aux lettres. Cette mesure est généralement expliquée comme un engagement en faveur de l’environnement, positionnant du même coup le digital comme une solution vertueuse et durable.
En tant qu’acteur de la filière papetière et imprimeur de tracts publicitaires depuis de nombreuses années, cette rencontre a permis à l’imprimerie de rétablir factuellement la vérité et de revenir une nouvelle fois sur quelques idées reçues :
- Le papier est fabriqué à partir de bois, une ressource véritablement renouvelable et durable
- Le taux de recyclage du papier est supérieur à 70% en France, selon les chiffres de l’ADEME.
- Pour fabriquer du papier, nous utilisons les chutes de la menuiserie et de la sylviculture. La partie noble de l’arbre est utilisée pour le bâtiment. Nous utilisons également du papier recyclé : 90% du papier journal produit en Europe, également utilisé pour certains prospectus, est du papier recyclé !
- Le secteur du papier, de la pâte à papier et de l’imprimerie est l’un des plus faibles émetteurs industriels de gaz à effet de serre. Les émissions du secteur représentent 0,8% des émissions européennes : une empreinte carbone remarquablement faible !
- 62% de l’énergie thermique utilisée par l’industrie papetière en Europe provient des énergies renouvelables.
- L’industrie du papier dispose d’un certain nombre de systèmes de certification reconnus qui assurent que le papier utilisé provient d’une source forestière durable, PEFC™ et FSC®
- Les forêts européennes s’accroissent d’une surface équivalente à 1500 terrains de football/jour
- Une étude réalisée par La Poste montre que pour un catalogue promotionnel couleurs de 36 pages, distribué en boîte aux lettres, comparé à une application mobile utilisée à partir de l’envoi d’un emailing intégrant une vidéo, le papier est plus favorable que le numérique pour 15 indicateurs environnementaux sur 16, dont le changement climatique. (Source :https://solutionsbtob.laposte.fr/mediapositiveimpact)
- Il est également important de rappeler qu’il n’y aura pas moins de publicité, mais une autre publicité, dont la pollution est probablement supérieure et cachée au consommateur.
- Le secteur de la publicité papier représente 60 000 emplois (Etude EY 2019), souvent locaux et d’insertion (pour la distribution en boîte aux lettres), quand la communication numérique est aux mains de quelques grands groupes étrangers créant peu de richesse en France.
(Sources : twosides.info)
En conclusion au sortir de la crise du COVID, l’Europe connaît une nouvelle tempête avec la crise énergétique qui déferle sur l’ensemble des pays et qui profitera à quelques-uns. Dès janvier 2022, nous avons alerté nos politiques de cette difficulté. Les dispositifs évoluent encore aujourd’hui et c’est dans ce contexte que nous avons souhaité pouvoir nous exprimer auprès du ministre, afin de l’aider à comprendre la situation d’une PME et de faire évoluer la méthode de cotation du prix de l’électricité. Le système actuel n’est pas juste et il entrainera inévitablement la disparition de nombreuses entreprises.
« Nous remercions nos salariés, qui s’adaptent chaque jour aux nouvelles contraintes qu’imposent ces événements et améliorent notre consommation en changeant de comportement. Nous remercions également nos clients, qui ont supporté de multiples hausses (de papier pour la plupart), les obligeant à faire évoluer la manière dont ils consommaient nos produits. Nous avons communiqué, expliqué, trouvé des solutions pour les aider. » souligne Arnaud Mordacq.
Malheureusement, certaines enseignes de la grande distribution alimentaire ont choisi de se cacher derrière la cause environnementale pour délaisser le papier au profit du digital, soi-disant plus vertueux et plus durable. Cette argumentation doit être corrigée. Le but de l’imprimerie n’est pas d’opposer le print et le digital mais bien de trouver un équilibre durable entre les deux, en faisant preuve de transparence et de pédagogie.
Heureusement la plus grande partie de nos clients restent attachés à nos produits et attendant une baisse du prix du papier qui viendra avec la baisse du coût énergétique. Nos produits permettent de communiquer, d’informer, d’enrichir nos connaissances. Feuilleter un magazine procure une sensation bien différente que de recevoir un mail !